Nos choix peuvent avoir un impact immense sur notre empreinte carbone, qu'il s'agisse de prendre des vols internationaux, de nos achats ou même de notre alimentation. Les particuliers, et surtout les entreprises, génèrent d'inévitables émissions de carbone, qui ont un impact sur le changement climatique.
Nous avons la responsabilité commune de faire de notre mieux pour réduire les émissions dans la mesure du possible et d’adopter un mode de vie plus respectueux de l'environnement. Cela peut se faire de différentes façons: utiliser des énergies renouvelables plutôt que des combustibles fossiles, renoncer à des activités produisant beaucoup d’émissions, acheter des produits biologiques, prendre le transport en commun au lieu de conduire, etc.
La réduction des émissions et la décarbonisation des économies sont des questions urgentes qui devraient faire partie des objectifs de tous, mais surtout des entreprises. Malgré leur bonne volonté, celles-ci ne sont pas toujours en mesure de compenser pour leurs émissions. C’est là qu’entre en jeu le marché des crédits carbone.
Un crédit de carbone est une licence qui permet aux entreprises d'émettre du dioxyde de carbone (CO2) et d'autres gaz à effet de serre jusqu'à une certaine quantité. Chaque crédit équivaut à une tonne de dioxyde de carbone.
Ce programme a été mis en place sur le marché pour réduire la concentration de gaz à effet de serre. Les entreprises ayant des crédits excédentaires peuvent les vendre à des compagnies qui en ont besoin de plus. Les crédits de carbone sont un mécanisme international de décontamination envisagé dans le cadre du protocole de Kyoto pour réduire les émissions polluantes.
Les entreprises qui dépassent le plafond reçoivent une amende. Il est donc dans leur meilleur intérêt de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et de gagner de l'argent en revendant les crédits de carbone ou en les conservant pour le futur.
Il existe deux types de crédits carbone différents:
Cette méthode d'échange incite les entreprises à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Elle vise également à équilibrer les émissions mondiales. L'objectif est de réduire le nombre de crédits au fil du temps et d'encourager les entreprises à atténuer leur pollution atmosphérique et à adopter des pratiques plus respectueuses de l'environnement.
Les fonds générés par les projets d'atténuation des gaz à effet de serre peuvent financer des programmes de réduction de carbone dans le monde, tels que le Clean Air Act des États-Unis, le protocole de Kyoto des Nations unies et bien d'autres encore.
Les pollueurs peuvent acheter des crédits carbone auprès d'entreprises offrant des possibilités de compensation carbone ou auprès de fonds d'investissement. Ces fonds doivent être enregistrés, respecter les exigences et les normes réglementaires et sont vérifiés par des fournisseurs agréés. En somme, les acheteurs acquièrent un certificat ou un permis négociable (crédit carbone) d'une entreprise certifiée qui leur permet d'émettre une certaine quantité de carbone ou de gaz à effet de serre dans l'atmosphère.
La qualité des crédits achetés dépend du processus de validation et du degré de sophistication de la société de développement ou du fonds qui parraine le projet carbone. Les entreprises qui souhaitent acquérir des crédits carbone doivent s'en tenir à une quantité attribuée appelée unités de quantité attribuée (UQA), divulguée en unités individuelles et inscrite dans le registre national du pays, validée et contrôlée par la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).
Les crédits de carbone créent un marché pour la réduction du carbone et des émissions de gaz à effet de serre en mettant un prix sur ces derniers. Ainsi, pour les entreprises, les émissions deviennent un coût interne qu'elles doivent prendre en compte et qui est visible dans leur bilan aux côtés des matières premières, des actifs et autres.
Par conséquent, les entreprises qui émettent beaucoup de gaz carbonique doivent dépenser beaucoup d'argent pour acheter des crédits carbone. Ce coût économique pousse de nombreuses entreprises à investir dans de nouvelles technologies ou à mettre en place des pratiques alternatives respectueuses de l'environnement. En traitant les émissions de carbone comme un produit marchand, il devient plus facile pour les entreprises de comprendre et gérer leurs émissions afin de les réduire progressivement.
Les crédits carbone de haute qualité suivent un ensemble de normes strictes. Par conséquent, avant d'acheter des crédits carbone, assurez-vous que les projets dans lesquels vous souhaitez investir ont été enregistrés auprès d'une tierce partie selon une norme de vérification reconnue au niveau international. Ces tierces parties peuvent être le Gold Standard, le norme vérifiée de carbone de Verra, le Social Carbon and Climate Community and Biodiversity Standard (CCBS) ou la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).
Comme prévu, la consommation d'énergie et, par conséquent, les niveaux d'émissions augmentent au fil du temps, tout comme le nombre d'entreprises ayant besoin d'acheter des crédits, ce qui implique que les règles de l'offre et de la demande pousseront très probablement le prix des crédits carbone à augmenter à l'avenir.
À l'heure actuelle, un crédit de carbone est égal à une tonne de dioxyde de carbone. Cela signifie que l'achat d'un crédit permet à l'entreprise d'émettre une masse égale à une tonne de dioxyde de carbone. Selon l’Environmental Defense Fund, une tonne de dioxyde de carbone est l'équivalent d'un trajet de 2 400 miles en termes d'émissions de carbone.
Le prix des crédits carbone peut varier de 5 à plus de 50 dollars la tonne, selon l'émetteur, la norme de vérification et le lieu du projet. Selon l'IHS Markit Global Carbon Index, le prix moyen mondial d'un crédit carbone était de 23,65 dollars la tonne en 2019 (source).
L'augmentation des niveaux de carbone et de gaz à effet de serre a un impact direct sur l'atmosphère, provoquant le changement climatique et le réchauffement de la planète. La mobilisation de fonds pour le climat est un moyen efficace de prendre des mesures pour réduire les émissions de gaz. Les compensations carbone ont déjà permis de réduire la quantité de gaz à effet de serre dans l'atmosphère de plus d'un milliard de tonnes.
Les entreprises sont plus enclines à acheter des crédits carbone, car c'est un moyen simple et efficace de réduire leur empreinte carbone, de soutenir les communautés vulnérables et d'accélérer la transition vers un monde à faible émission de carbone. D'autres raisons importantes les incitent à acquérir des crédits carbone :
En matière de changement climatique, l'accent est toujours mis sur le fait que nous devons agir rapidement. Les preuves scientifiques montrent que plus tôt nous agissons, plus nous aurons de chances de ralentir le changement climatique, d'accélérer la transition vers une énergie propre et d'aider les communautés à devenir plus résilientes.
Les organisations internationales mettent davantage de pression sur les entreprises en ce qui concerne la question du changement climatique. En ce sens, la réduction des émissions des entreprises et la prise de responsabilité pour leur impact sur le climat deviennent une pratique commerciale standard pour les entreprises qui souhaitent être plus respectueuses de l'environnement et se donner une bonne image auprès du public.
Pour l'instant, l'offre de crédits de carbone dépasse encore la demande. Par conséquent, les prix sont à la baisse. Cependant, avec l'accord de Paris et la pression sur les entreprises pour qu'elles adoptent des pratiques durables, le nombre de nouveaux acheteurs augmente de jour en jour. Plus il y aura d'acheteurs, plus les prix seront élevés.
Il existe différents types de projets et de programmes de réduction des émissions mis en place pour réduire la quantité de carbone et de gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Certains projets visent à éviter les émissions de carbone et de gaz à effet de serre en premier lieu en remplaçant l'énergie dérivée des combustibles fossiles par des sources d'énergie renouvelable. D'autres éliminent les émissions de l'atmosphère en plantant plus d'arbres ou en capturant, stockant et détruisant le carbone et les gaz à effet de serre.
Certains des programmes de réduction des émissions les plus réputés sont:
Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) des Nations unies a été l'une des premières organisations à élaborer, en 1997, une proposition de crédit carbone visant à réduire les émissions de carbone dans le monde, connue sous le nom de protocole de Kyoto. Cet accord a établi des objectifs contraignants de réduction des émissions pour chaque pays qui l'a signé. Il a été suivi par le Marrakech accords, qui a explicitement défini les règles de fonctionnement du système.
Le protocole de Kyoto divise les pays en deux catégories : les pays industrialisés et les pays en développement. Les pays industrialisés opéraient sur leur marché d'échange de droits d'émission. Les économies en développement recevaient des crédits appelés réduction des émissions certifiées (CER) pour soutenir les initiatives de développement durable.
La première période d'engagement du protocole de Kyoto a pris fin en 2012 et a été renouvelée dans un accord appelé l'amendement de Doha. À ce jour, il manque encore à cet amendement environ huit voix sur les 144 nécessaires pour être approuvé.
L'Accord de Paris sur le climat est un accord au sein de la CCNUCC concernant les questions de changement climatique et le réchauffement de la planète. L'accord a été signé en 2015 par plus de 170 nations dans le monde.
L'accord de Paris fixe des normes d'émission et permet l'échange de droits d'émission. Chaque pays signataire de l'accord doit déterminer, planifier et rendre compte régulièrement de ses actions et de sa contribution à l'amélioration de la situation en matière de réchauffement climatique.
Le Clean Air Act est connu comme le premier programme de plafonnement et d'échange au monde, créé en 1990 pour réglementer les émissions énergétiques. Dans les années 1980, ce programme a été reconnu par le Environmental Defense Fund pour avoir contribué à la réduction des émissions de dioxyde de soufre à l'origine des pluies acides.
En 2013, l'État de la Californie a lancé son programme pour réglementer les centrales électriques, les distributeurs de combustibles et les installations industrielles. Ce programme est considéré comme le quatrième plus important au monde, après la Corée du Sud, la Chine et l'Union européenne.
Il existe de nombreux autres programmes dans le monde, dont l'objectif principal est de réduire les émissions de carbone et de GES et de contribuer au ralentissement du changement climatique. Il est à espérer que toutes les entreprises adopteront des pratiques permettant de réduire leurs émissions et de contribuer à un monde plus vert.
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